- flâne
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⇒FLÂNE, subst. fém.A.— Action ou habitude de se promener sans hâte et sans but; promenade faite en flânant. Il songeait (...) aux flânes limitées par l'heure, dans les rues (HUYSMANS, Sœurs Vatard, 1879, p. 211). Ce soir là (...) pris d'un irrésistible désir de solitude et de flâne, je m'étais décidé à me rendre au Rempart (ESTAUNIÉ, Appel route, 1921, p. 54).B.— Oisiveté, inaction. La sainte flâne, cette inaction qu'on ne savait comment remplir (A. DAUDET, Contes lundi, 1873, p. 166). Les bonnes journées de flâne dans une barque (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1 Sœurs R., 1884, p. 1256) :• 26 octobre. Journée à l'atelier de Servin, un atelier qui pue la flâne, une flâne majestueuse et décidée : un farniente sans la conscience de lui-même, sans le remords; la paresse sur la fumée des pipes et des mots...GONCOURT, Journal, 1856, p. 282.Prononc. et Orth. :[
]. GRAMMONT Prononc. 1958, p. 29 lie le timbre post. de la voyelle à la présence dans l'orth. d'un accent circonflexe. Étymol. et Hist. 1846 (D'ENNERY, CORMON, Les Compagnons, I, 1 ds QUEM. DDL t. 4). Déverbal de flâner.
flâne [flɑn] n. f.ÉTYM. 1846; déverbal de flâner.❖♦ Littér. Flânerie. || Aimer la flâne (→ Faction, cit. 6).1 Il devrait y avoir ici un jardin d'été, comme le parc Monceau, ouvert la nuit, où on entendrait de la très bonne musique en buvant des choses fraîches sous les arbres. Ce ne serait pas un lieu de plaisir, mais un lieu de flâne.Maupassant, Bel-Ami, I, I.2 (…) quittant à l'instant son bureau, il descend dans la rue sans chapeau, enchanté d'un prétexte pour se payer une demi-heure de flâne, et m'entraîne chez le bistrot du coin.Gide, Journal, 20 anv. 1902.
Encyclopédie Universelle. 2012.